Le Marais du Vigueirat
Le Mistral s'étant enfin un peu calmé, nous avons pu faire une des balades auxquelles j'avais pensées pour occuper les vacances. D'un commun accord c'est le Marais du Vigueirat qui a été choisi.
Le Marais du Vigueirat est en Camargue, c'est un site naturel protégé de 1200 hectares entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau. Un espace idéal pour découvrir la faune et flore de Camargue.
La visite est libre et gratuite, mais on a la possibilité d'acheter un petit guide, ce que j'ai fait.
On arrive au parking en suivant une piste de 2 Km où les loustics ont eu vite remarqué des panneaux quelques peu inhabituels :
A peine sortis de la voiture, nous nous sommes retrouvés face à une renarde qui ne semblait pas du tout perturbée par notre présence !
C'est la personne de l'accueil qui nous a dit que c'était une renarde, je la crois sur parole, je ne suis pas allée vérifier... Cette renarde a bien compris qu'en restant dans les environs du parking et de l'aire de pique-nique elle trouvait facilement de quoi se nourir, et son gabarit le prouve bien. Elle s'est donc habituée à la présence de l'homme et ne le craint pas vraiment.
Elle est passée à 3 m de nous. Jolie rencontre !
Nous commençons la visite par le "Sentier des Cabanes". Un parcours plutôt familial, assez court (500m), mais attention aux enfants car il est entièrement sur pilotis sans barrières ! autant vous dire que je ne les ai pas lâchés des yeux ! mais ils ont été sages et ont bien respecté les consignes.
Sur ce sentier se trouvent donc plusieurs cabanes pour découvrir la nature. Les premières ont beaucoup plu aux enfants, elles expliquent la chaîne alimentaire :
Puis voilà des rouleaux qui piquent et on entend un son un peu désagréable... qu'est-ce qui se cache là ? des explications sur les moustiques :
C'est maintenant un piano qui nous fait entendre les chants des animaux que l'on peut rencontrer par ici :
Nous arrivons devant une étrange structure qui nous donne la sensation de traverser une roselière, les enfants s'y sont bien amusés. Nous avons ensuite pénétré au coeur de la roselière (la vraie) en empruntant les parcours sur pilotis qui forment un mini-labyrinthe.
Là une longue vue pour chercher des animaux (statuettes) dans le paysage.
Puis différentes vues d'un même paysage variant selon les saisons.
Ici des moulins à vent pour chercher la direction dans laquelle il souffle.
Puis les loustics se mettent à 4 pattes dans une petite cabane où l'on peut voir un film sur les libellules.
La visite se poursuit sur le "Sentier de la Palunette" où se trouve un ponton avec une échelle de niveau pour mesurer la hauteur du marais (cherchez pas, les loustics sont devant). Un banc où on aurait dû entendre des sons de la faune locale mais ça ne fonctionnait pas, dommage, en tout cas l'architecture est belle et originale.
Nous arrivons à un premier observatoire où nous faisons une pause pour le goûter. Peu d'oiseaux... nous avons principalement "admiré" un hélicoptère de l'armée qui faisait des exercices de vol stationnaire (je vous dispense des photos), quand tout à coup 3 beaux cygnes se sont envolés d'un coin éloigné du marais et sont venus tourner à quelques mètres devant nous ! magnifique ! je n'ai réussi à prendre qu'une photo pendant leur demi-tour, mon appareil fait encore des siennes et ne déclenchait pas... grrrr !
Nous retrouvons la terre ferme, et traversons un passage où l'on observe d'un côté les plantes qui poussent dans un sol salé (tamaris, salicorne, soude, saladelle), et de l'autre les roseaux qui s'alimentent avec l'eau douce apportée par la roubine.
En levant les yeux nous découvrons une cigogne dans son nid.
Le paysage qui vient ensuite a été modifié par l'homme qui chassait ici il y a une quinzaine d'année et pour cela avait construit des levadons (petites digues) pour traverser le marais, et une quinzaine d'année plus tôt encore cultivait ici le riz, le blé, le soja, et l'orge, et pour cela avait construit des digues et des canaux.
Le Canal du Vigueirat a été creusé en 1642 (sous Louis XIII) et permis à Arles de ne plus être systématiquement inondé, les terres furent ainsi asséchées et rendues cultivables.
Des manades de chevaux et de taureaux viennent pâturer d'avril à octobre, une façon naturelle et écologique de contrôler la flore qui autrement envahirait le marais.
Dans cette partie nous avons pu repérer très facilement de nombreuses traces laissées par des sangliers.
De nombreuses Nivéoles d'été (qui n'ont d'été que le nom puisqu'elles fleurissent de janvier à mi-mai... ce sont des plantes rares et protégées) étaient fleuries dans le sous-bois inondé.
Il y avait aussi les premières fleurs de buissons noirs, et nous avons appris à reconnaître le Liquidambar à son écorce si particulière.
(Merci au couple avec qui nous avons fait pratiquement la moitié du parcours et qui nous a donné plusieurs explications)
Les camarguais pratiquaient la pêche au carrelet dans le marais, cette roue servait à remonter le filet.
Nous n'avons pas eu de place à l'observatoire suivant, il était pris d'assaut par un grand groupe de photographes qui ne nous a laissé aucune place... dommage, en passant on a à peine pu jeter un coup d'oeil pour s'appercevoir que quelques oiseaux étaient au rendez-vous. Nous avons tout de même pu observer un peu plus loin une cigogne.
La dernière partie du parcours est le "Sentier Ecofuté" mais les installations étaient en cours de maintenance.
Si vous allez visiter le marais, surtout n'oubliez pas que c'est le pays des moustiques ! même en février et avec le mistral, j'ai dû dégainer le stick à la citronnelle, j'ose à peine imaginer ce que ça doit être en plein été ! nous en auront certainement un avant goût, puisqu'on aimerait bien y retourner au printemps.