La Biothérapie c'est parti mon kiki !

La biothérapie, j'en ai parlé un ch'ti peu dans un précédent billet, mais je vais développer un peu le sujet, car hier était un jour important : j'ai fais ma première injection d'Enbrel !

Mais commençons par le début...
Depuis quelques années mon rhumato toulousains me parlait de biothérapie, sans développer le sujet, je ne savais donc pas vraiment ce que c'était, sauf que j'étais un peu jeune pour l'avoir, ou plutôt que j'étais "un peu trop en âge de procréer" plus exactement (lol).
Me voilà devenue Maman par deux fois, me voilà dans un sale état physiquement aussi...
En 2007, nous quittons la ville rose pour la capitale du calisson et je fais connaissance avec une nouvelle rhumato qui me parle assez rapidement elle aussi d'envisager une biothérapie, il se trouve que nous ne souhaitons pas avoir d'autre enfant et que mon traitement de fond n'est plus assez efficace, alors elle me demande d'y réfléchir et m'envoie faire des examens en hôpital de jour pour déterminer si mon état de santé me permettrais bien d'avoir accès à ce type de traitement. Elle me remet une brochure expliquant ce qu'est une biothérapie.

Kécecé une biothérapie ?
Il s'agit de médicaments récents dérivés de molécules biologiques naturelles.
C'est un traitement par injection sous-cutanée (à domicile, une fois par semaine ou une fois tous les quinze jours) ou en perfusion (à l'hôpital, toutes les huit semaines) d'anti-TNFalfa.
Les anti-TNFalfa empêchent l'action des TNFalfa  qui sont responsables de l'inflammation, des douleurs, des gonflements et des dégâts articulaires. TNFalfa et anti-TNFalfa sont naturellement présent dans l'organisme, dans le cas de rhumatismes inflammatoires chroniques il y a un déséquilibre des TNFalfa.
Les anti-TNFalfa améliorent les symptômes et les signes biologiques de la maladie et permettent de contrôler son évolution, ils ralentissent et même parfois bloquent son évolution !
Ce sont des anti-inflammatoires très efficaces (70% des patients répondent à ces traitements) qui agissent plus rapidement que les traitements conventionnels et souvent dès le premier mois ! améliorant ainsi de façon notable la qualité de vie du rhumatisant.
Il est possible (pour plus d'efficacité) d'associer la biothérapie aux autres traitements de fond.
Cependant, les effets "indésirables" des anti-TNFalfa ne sont pas anodins... Risque d'allergie, de réaction cutanée, de tuberculose (en général réactivation d'une ancienne tuberculose, d'où la nécessité de faire un test avant de débuter le traitement), risques infectieux augmentés puisque l'anti-TNFalfa est un immunosuppresseur (d'où la précaution de ne pas faire d'injection en cas de fièvre, plaie, fatigue... mais aussi faire attention lors d'intervention chirurgicale ou dentaire, de vaccination), et surtout le risque faible de développer certaines sortes de cancer...

29 janvier 2008, après avoir passé les fêtes de fin d'année à me torturer l'esprit, ce qui ne m'avance à rien mais on ne se refait pas... je me rend à l'hôpital pour faire mon petit bilan : prise de sang (15tubes !), prise de tension, analyse d'urine (youpi !), électrocardiogramme, radio du thorax, test tuberculose.
Le 1er février je retourne montrer la réaction du test de la tuberculose et on m'annonce que tout est OK et que je peux débuter le traitement tout en gardant mon traitement de fond (Arava).
Chouette ! et mince !
Mince parce que je pensais pouvoir arrêter l'Arava qui me donne tant d'effets secondaires (notamment ma perte de poids importante), mais la rhumato me propose de baisser la dose pour tenter de les atténuer.
Chouette parce que finalement j'ai hâte ! le jour où je faisais les examens j'ai pu discuter avec un patient qui recevait sa perfusion et la biothérapie a été tellement miraculeuse pour lui que ça m'a redonné espoir !
Le 1er février je reçois donc une petite glacière offerte par les laboratoires Wyeth (pour garder au frais les injections durant le trajet pharmacie-frigo familiale), ainsi que deux pains réfrigérant, un collecteur d'aiguilles et même une petite bouillotte (gel chaud ou froid), et surtout : mon "ordonnance de médicament d'exception" pour de l'Enbrel 50, une injection sous-cutanée par semaine.

Petit problème : je tousse ! et tant que je tousse et que j'ai mal à la gorge je ne peux pas me piquer... la toux va durer plus d'un mois, des quintes pouvant parfois durer deux bonnes heures ! les sirops, les antibios etc n'y font rien, j'ai même l'impression que chaque nouvelle tentative de traitement empire la situation ! on finit par me prescrire de la cortisone, je fais une prise de sang et une nouvelle radio du thorax... il n'y a rien !! et finalement ça passera tout seul...

Et nous voilà enfin le samedi 09 mars 2008, (au passage : Bon Anniversaire Mémé !)
Je n'ai pas de toux, pas de fièvre, rien.... j'ai le feu vert pour démarrer mes injections d'Enbrel ! 10h40 je sors le pack d'injection du frigo, et c'est à 11h précisément que j'ai démarré ma biothérapie !